La Turquie lance son offensive dans le nord-est de la Syrie

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Ankara a annoncé, mercredi, le lancement de l’offensive dans le nord-est de la Syrie, visant à éliminer « un corridor terroriste » à la frontière sud de la Turquie. Une réunion en urgence et à huis clos du Conseil de sécurité a été demandée jeudi.

L’opération militaire contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), bête noire d’Ankara, a été lancée dans le nord-est de la Syrie, a annoncé le président turc Recep Tayyip Erdogan, mercredi 9 octobre.

L’aviation et l’artillerie turques bombardaient en début de soirée les positions des YPG à Ras al-Aïn et Tal Abyad, deux localités proches de la frontière turque, selon les médias turcs et une ONG. Les forces kurdes ont annoncé la mort de deux « civils » dans les raids turcs.

L’annonce du début de l’offensive a été faite par Recep Tayyip Erdogan, plus que jamais déterminé à éloigner de la frontière turque cette milice qu’Ankara considère comme « terroriste » en raison de ses liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

« Les forces armées turques et l’armée nationale syrienne [des rebelles syriens soutenus par Ankara, NDLR] ont débuté l’opération ‘Source de paix’ dans le nord de la Syrie », a déclaré le chef d’État turc sur Twitter.

« Épargner les civils »

Le président en exercice du Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadeur sud-africain Jerry Matthews Matjila, a appelé mercredi la Turquie à « épargner les civils » et à « exercer un maximum de retenue » dans ses opérations militaires en Syrie. Une réunion en urgence et à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU a été demandée jeudi par par la Belgique, la France, l’Allemagne, la Pologne et le Royaume Uni, a-t-on appris mercredi de sources diplomatiques.

Jean-Claude Juncker, président sortant de la Commission européenne, a également demandé à la Turquie de mettre fin à son offensive dans le nord-est de la Syrie. De son côté, la France a condamné « très fermement » cette offensive.

L’analyse de notre correspondant à Washington Matthieu Mabin

Du côté des Etats-Unis, l’influent sénateur républicain Lindsey Graham a déclaré que le Congrès américain allait faire payer « très cher » au président turc Recep Tayyip Erdogan son offensive en Syrie. « Priez pour nos alliés kurdes qui ont été honteusement abandonnés par l’administration Trump », a-t-il écrit sur Twitter. « Je vais mener les efforts au Congrès pour qu’Erdogan paie très cher », a ajouté celui qui est d’ordinaire un proche soutien du président Donald Trump.

La France condamne cette opération

(france24)

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